La bonne volonté des alliés de l'OTAN s'amenuise face à Trudeau

Alors que les dirigeants de l'OTAN se réunissent à Vilnius cette semaine, la grande nouvelle est que la Suède va enfin rejoindre le club. Après plus d'un an de résistance, la Turquie a abandonné son opposition et a accepté de laisser le ressortissant nordique devenir le 32e membre du pacte de défense. La Suède n'a toutefois pas encore franchi la ligne d'arrivée, mais devrait finaliser son statut prochainement, ajoutant un poids supplémentaire avec l'autre nouveau membre de l'OTAN, la Finlande.La deuxième grande nouvelle – du moins du point de vue canadien – est que le Canada doublera son engagement envers l'opération de l'OTAN en Lettonie. Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé lundi que le Canada fournira 1200 soldats à la mission, pour un coût de 2,6 milliards de dollars sur trois ans. Le Canada s'associera à d'autres membres de l'OTAN, dont l'Italie, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie et l'Espagne, qui mettent également des forces sur le terrain dans l'ancien pays du bloc soviétique.«C'est la voie à suivre en matière de défense moderne», a déclaré Trudeau aux journalistes au Camp Adazi, en Lettonie. «Près d'une douzaine de pays de l'OTAN coopèrent, s'entraînent et travaillent côte à côte tout en tirant les uns des autres de précieuses leçons qui renforcent notre défense collective.»C'est formidable de voir le premier ministre comprendre le message, mais le Canada est encore terriblement en retard pour les célébrations. Nous ne respecterons pas complètement l'engagement de la Lettonie avant 2026. Cela signifie également que les efforts de maintien de la paix du Canada dans d'autres parties du monde, comme l’Haïti, seront réduits. Après des années de négligence, notre armée n'a tout simplement pas la force de troupes pour soutenir dans tous les endroits où elle est cruellement nécessaire.Alors pourquoi Trudeau réussit-il enfin à rallier le Canada à l'OTAN? En un mot, la pression. En mai de cette année, le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré que les membres de l'OTAN devraient atteindre l'objectif de 2%. La déclaration est intervenue après qu'un document coulé dans les médias eut révélé que Trudeau avait dit en privé à nos alliés que le Canada ne serait jamais en mesure de respecter cette obligation. La révélation lui a valu de sévères critiques pour l'impact que cela aurait sur nos relations avec nos partenaires de l'OTAN, en particulier les États-Unis.Ce n'est pas la première fois que les Américains sont irrités par l'intransigeance militaire du Canada. En 2019, le président de l'époque, Donald Trump, a demandé avec effronterie à Trudeau «Quel est votre numéro?» concernant la mesure dans laquelle le Canada s'est approché de l'objectif de 2% de l'OTAN en matière de dépenses en défense. La réponse, à l'époque, était un misérable 1,39%. (L'an dernier, le Canada a obtenu un score encore plus bas, à 1,29%.)La critique par l'OTAN de la débâcle de la défense du Canada rappelle les actions d'une autre organisation internationale dans les années 1990. À ce moment-là, c'est le Fonds monétaire international qui a pris à partie le Canada à propos de ses niveaux d'endettement stratosphériques. Les agences de notation obligataire avaient abaissé notre cote de crédit. Le premier ministre Jean Chrétien a compris le message et l'austérité est devenue le mot d'ordre. Le ministre des Finances, Paul Martin, a réduit les budgets et réduit le déficit, principalement sur le dos des provinces qui n'étaient pas très satisfaites de l'arrangement.Mais c'était une décision nécessaire, qui a placé le Canada sur une base économique solide et qui a finalement fait de la dette un gros mot dans le pays. C'est-à-dire jusqu'à ce que Trudeau réhabilite le terme en 2015, déclarant allègrement que «le budget s'équilibrera de lui-même» – ce qui ne s’est pas produit depuis.En ce qui concerne l'OTAN, cependant, les enjeux ne concernent pas seulement le Canada. La géopolitique donne le ton à toutes les nations, alors que les États-Unis, la Russie et la Chine s'engagent dans des conflits chauds et froids pour le territoire, le commerce et l'influence. La cyberguerre et les campagnes de désinformation signifient que les batailles se déroulent non seulement sur le terrain, mais en ligne. Le monde assiste à une lutte titanesque entre la démocratie et l'autocratie – un moment où tout le monde doit mettre l’épaule à la roue et où aucune nation du monde libre ne peut se permettre d'être complaisante.L'OTAN n'est pas parfaite, bien sûr. Il a été sévèrement critiqué par le président ukrainien Vladimir Zelenskyy pour avoir tergiversé sur l'admission de l'Ukraine. Néanmoins, c'est toujours la meilleure défense dont dispose le Canada contre ceux qui chercheraient à nous nuire, ainsi qu'à nos alliés. C'est formidable que Trudeau ait finalement compris le message. Mais il doit encore améliorer notre jeu.Lire la version originale anglaise de ce texte sur le site du National Post

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