La réélection est plus importante pour Trudeau que le soutien aux Juifs canadiens

La guerre entre Israël et le Hamas a choqué le monde à plusieurs niveaux: la brutalité des attaques du 7 octobre contre des civils israéliens, la propagation de la désinformation par des médias soi-disant réputés et l’antisémitisme évident manifesté dans le monde universitaire, politique et dans les manifestations publiques. Le concept de décolonisation, si à la mode dans les milieux de gauche, s’est retourné contre un peuple persécuté, apatride et victime de la haine raciale depuis plus d’un millénaire. Pourtant, aujourd’hui, les Juifs sont considérés comme des méchants, d’une manière qui ferait rougir même Shakespeare.Au Canada, le conflit a également eu d'autres conséquences. Cela a définitivement exposé les véritables motivations de la politique étrangère apparemment incohérente et risible du gouvernement libéral. Au lieu de défendre les principes et les intérêts de notre nation et de ses alliés, la doctrine Trudeau est dictée par la politique de la diaspora et les perspectives de réélection de son parti. Cela est vrai non seulement de sa position sur le conflit actuel, mais aussi de toutes les questions majeures de politique étrangère de l’année qui s’achève.Tout a commencé lorsque les libéraux ont tenté à tout prix d’éviter une enquête publique sur l’ingérence électorale chinoise. En février 2023, le Globe and Mail a révélé comment la Chine avait mis en œuvre une stratégie sophistiquée pour organiser le retour d’un gouvernement libéral minoritaire et vaincre les politiciens conservateurs de l’opposition aux élections de 2021. Les allégations à ce sujet sortaient ici et là depuis des mois, y compris des informations sur l'ingérence chinoise lors des précédentes élections de 2019.Mais au lieu de chercher des réponses, Trudeau a cherché à se cacher. Il a nommé le «rapporteur spécial» David Johnston pour examiner la question, repoussant ainsi la question aux calendes grecques. Quelques mois plus tard, Johnston a démissionné en disgrâce lorsque la Chambre des communes lui a demandé de démissionner après avoir conclu que les allégations d’ingérence étaient fondées sur des «renseignements limités et partiels» et ne justifiaient donc pas une enquête.Pourtant, quelques mois plus tard, lorsque Trudeau a reçu des informations du SCRS selon lesquelles l'agence «poursuivait activement des allégations crédibles d'un lien potentiel» entre l'Inde et le meurtre d'un séparatiste sikh canadien abattu dans le stationnement d'un temple à Surrey, le gouvernement a sauté à l’action.Trudeau a d'abord soulevé la question en privé avec le premier ministre indien Narendra Modi lors d'une réunion du G20 à New Delhi. Comme cela n’a pas abouti au résultat escompté, Trudeau a publiquement accusé l’Inde d’être impliquée dans le crime de septembre, déclenchant une tempête diplomatique qui continue d’avoir des répercussions. La mission commerciale du Canada en Inde a été annulée, 41 de nos diplomates en Inde ont été rappelés et notre Stratégie indopacifique repose en cendres moins d’un an après son dévoilement.Pourquoi Trudeau a-t-il agi de manière si incohérente sur ces questions? C’est plutôt simple. Un coup d'œil à la carte électorale canadienne montre l'importance du vote de la diaspora sikh et chinoise en Colombie-Britannique et en Ontario. Il y a aussi la question de l’accord de confiance entre Trudeau et le NPD, dirigé par Jagmeet Singh, qui soutenait fermement la position de Trudeau.Et maintenant, alors que la guerre fait à nouveau rage au Moyen-Orient, il faut s’inquiéter du vote musulman, dans les circonscriptions électorales de Scarborough et de la ceinture 905 autour de Toronto, ainsi qu’à Montréal. Avec la montée en flèche des conservateurs dans les sondages, des circonscriptions comme Mississauga-Lakeshore – que les libéraux ont conservées lors des dernières élections partielles – pourraient être en danger si les électeurs musulmans changent d'allégeance ou restent à la maison lors du scrutin.Une fois de plus, Trudeau laisse la politique intérieure dicter la politique étrangère. Et cette fois, il ne sacrifie pas seulement la communauté juive, mais aussi les valeurs chères aux Canadiens, notamment la protection des minorités contre la haine. Et ce week-end en a fourni un autre exemple.Le 21 octobre, Trudeau s’est rendu dans une mosquée et a tweeté: «Alors que les membres des communautés palestinienne, arabe et musulmane noire se réunissaient pour prier hier, je voulais qu’ils sachent ceci: nous savons que vous êtes inquiets et blessés. Nous sommes là pour vous. Nous ne cesserons de plaider pour que les civils soient protégés et que le droit international soit respecté.»Pourtant, le même jour, une entreprise juive à Toronto a été prise pour cible par des manifestants brandissant des drapeaux palestiniens et criant au boycott du «café sioniste». Les réseaux sociaux ont été inondés d'images de centaines de personnes s’en prenant aux vitrines du Café Landwer tandis que des clients effrayés étaient assis, impuissants, à l'intérieur.La réponse de Trudeau? Nous attendons toujours.Lire la version originale anglaise de ce texte sur le site du National Post

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Re-election is more important to Trudeau than supporting Canadian Jews