La taxe sur le carbone est un pari perdu pour les libéraux

Que pensent les Canadiens des taxes sur le carbone? Nous savons ce que pense le gouvernement fédéral: le ministre de l'Environnement, Steven Guilbeault, est un grand fan, car il a été un fervent partisan de l'imposition par son gouvernement d'un prix minimum de 65 $ la tonne de carbone, ce qui a fait augmenter le prix à la pompe de 14 cents par litre dans une grande partie du pays.L'escalade de la taxe sur le carbone, qui atteindra éventuellement 170 $ la tonne, combinée à la nouvelle réglementation sur les carburants propres, qui, selon les estimations du Directeur parlementaire du budget (DPB), coûtera aux ménages entre 384 $ et 1157 $ par an d'ici 2030, augmentera encore plus les prix de l'essence.Quant à la ministre des Finances, Chrystia Freeland, elle est également favorable à la taxe carbone. Alors qu'elle était à l'Île-du-Prince-Édouard en juillet, elle a été interrogée sur l'impact que la hausse des prix du carburant aura sur les résidents et a donné cela comme réponse: «Je suis présentement députée du centre-ville de Toronto, et un fait qui choque encore mon père est que je ne possède pas de voiture.… Je suis à environ 300 mètres du métro le plus proche; je marche, je prends le métro.»Bien qu'elle ait apparemment oublié de mentionner qu'elle a accès à une voiture ministérielle et à un chauffeur, elle a concédé que: «Je comprends qu'il y a des communautés à l'Île-du-Prince-Édouard et partout au Canada atlantique où vous devez conduire.»En effet. Et que pensent les habitants de ces communautés et du reste du pays des taxes sur le carbone? En fait, ils ne sont pas aussi optimistes sur le sujet.Un récent sondage de Nanos Research a révélé que les deux tiers des Canadiens pensent que le moment est «mal choisi» ou que c’est un «très mauvais moment» pour une augmentation de la taxe sur le carbone. Les Canadiens de l'Ouest et de l'Atlantique ont l'opinion la plus marquée, à 79% et 73% respectivement. Même dans un Québec soucieux de l'environnement, 53% des répondants pensent que le moment n'est pas venu.Pire encore, les Canadiens disent que la taxe n'est pas efficace pour réduire la consommation de carburant. En 2019, Nanos a constaté que 42% des Canadiens croyaient que les taxes sur le carbone étaient efficaces ou assez efficaces pour réduire la consommation de carburant. Aujourd'hui, seuls 32% sont de cet avis. Soixante-cinq pour cent des Ontariens et 63 pour cent des Britanno-Colombiens ont dit croire qu'une taxe sur le carbone n'est pas un moyen efficace d'encourager les gens à utiliser moins de carburant.Et il semble bien qu'ils ont raison. Selon le propre rapport d'inventaire national des gaz à effet de serre du gouvernement, bien que le Canada ait réduit ses émissions dans de nombreux secteurs, le transport n'en fait pas partie. Bien que les émissions des transports aient chuté au début de la pandémie, elles ont depuis augmenté rapidement, augmentant d'environ 5% entre 2020 et 2021, en raison d'une augmentation de 27% du nombre de véhicules sur la route, en particulier les camions, depuis 2005.Les entreprises comptent sur le transport routier pour déplacer leurs produits. Les particuliers en dépendent pour se déplacer eux-mêmes et déplacer leurs courses, leurs enfants, leur équipement de hockey, leurs meubles – essentiellement tout ce qui est trop volumineux à transporter. Les personnes ayant des problèmes de mobilité – une cohorte croissante de personnes âgées – n’optent pas pour le métro. Et les habitants des zones rurales n'ont tout simplement pas de métro.Dans leur empressement à convertir tout le monde en cyclistes et en usagers du transport en commun, les libéraux ignorent les réalités quotidiennes des Canadiens. Ils demandent aux Canadiens d'économiser de l'argent en perdant du temps, sans se rendre compte que les gens ont très peu des deux. Dans d'autres cas, ils demandent aux gens de faire l'impossible: ne pas utiliser leur véhicule, alors que leur véhicule est leur seul moyen de se rendre d'un point A à un point B.Chaque année, le gouvernement fait également venir de plus en plus de personnes dans le pays. Ainsi, alors que l'intensité des émissions de l'économie (gaz à effet de serre par PIB) a diminué de 29% entre 2005 et 2021, les émissions globales de GES du Canada n'ont diminué que de 8,4%. À moins que le gouvernement ne mette l'immigration sur pause, un déclin absolu sera toujours inatteignable.Au lieu d'escroquer les Canadiens ordinaires, le gouvernement devrait encourager les entreprises à recourir au captage du carbone, à l'énergie propre et à améliorer l'efficacité des procédés industriels. Si les libéraux persistent à imposer une si grande part du fardeau aux Canadiens moyens qui doivent faire le plein, non seulement ils n'atteindront pas leurs objectifs climatiques, mais ils pourraient aussi recevoir une raclée bien méritée lors des prochaines élections.Lire la version originale anglaise de ce texte sur le site du National Post

Previous
Previous

Poilievre's populism appeals because elites abandoned the working class

Next
Next

Carbon tax is a losing bet for the Liberals