Le NPD commence à perdre confiance en Singh et en son alliance libérale

Le chef du NPD, Jagmeet Singh, est toujours en poste, en quelque sorte. Singh a obtenu un soutien de 81% des délégués au congrès de son parti ce week-end à Ottawa, un résultat pire que prévu. Lorsqu’il a été élu chef pour la première fois en 2018, Singh a obtenu un soutien de 91%; en 2021, ce chiffre était tombé à 87%.Ce n’est pas la trajectoire qu’il souhaite, et celle de son parti non plus: les sondages d’opinion réalisés par Abacus Data montrent systématiquement que le NPD est coincé à la troisième place avec environ 19% des voix, soit essentiellement le même total qu’en 2015.Il n’est donc pas surprenant que les députés aient voulu faire bouger les choses, mais au lieu de cela, ils ont laissé de nombreux Canadiens perplexes. Une manifestation pro-palestinienne samedi a conduit le parti à suspendre les laissez-passer de quatre délégués, avec des séquences vidéo chaotiques de la dispute faisant le tour des réseaux sociaux.Les délégués ont ensuite débattu d’une résolution d’urgence appelant le Canada à condamner les «attaques terroristes du Hamas», à exiger la fin du «siège total de Gaza par Israël, qui est interdit par le droit international» et à exiger un cessez-le-feu. Mais certains délégués voulaient que le parti aille plus loin, l’un d’eux ayant déclaré à CTV News: «Le NPD doit s’opposer au génocide du peuple palestinien, qui a la corde autour du cou depuis des décennies.»Ce genre de discours n’est pas nouveau pour le NPD; En 2010, Libby Davies, alors députée, avait qualifié la création d’un État israélien de «… la plus longue occupation au monde. Les gens souffrent. Je suis allée deux fois en Cisjordanie, à Gaza, donc j’ai pu constater par moi-même ce qui se passe», ce qui avait suscité des appels à sa démission. Davies s’est ensuite excusée en déclarant que «ma référence à l’année 1948 comme au début de l’occupation israélienne du territoire palestinien était une erreur grave et totalement involontaire».La position du parti à l’égard d’Israël reflète le problème plus grave qui afflige la gauche politique ces temps-ci, à savoir la divergence entre les préoccupations traditionnelles de la classe ouvrière, comme les salaires et les droits des travailleurs, et la politique identitaire des soi-disant militants progressistes.Le NPD est devenu un mariage difficile entre les deux camps, incitant certains de ses partisans à demander le divorce. Selon David Coletto, PDG d’Abacus Data, le NPD «perd environ un ancien partisan sur cinq, et une plus grande part de ses pertes revient aux conservateurs qu’aux libéraux». La droite voit les bénéfices de se positionner comme le champion de la classe ouvrière – sans la politique woke.Mais ce n’est pas la seule crise d’identité qui frappe le NPD. Les délégués ont exprimé leur frustration face à l’accord de confiance et d’approvisionnement conclu depuis 17 mois avec les libéraux et qui maintient le gouvernement au pouvoir. Comme l’a déclaré un délégué au National Post: «Ce n’est pas de la politique. C'est ignoble. Il s’agit d’une sorte d’accord commercial.»Ce type de discours a incité les délégués du NPD à adopter une résolution d’urgence appelant le parti à retirer son soutien à l’accord si les libéraux ne s’engagent pas en faveur d’un «programme d’assurance-médicaments universel, complet et entièrement public». Si les libéraux ne parvenaient pas à faire adopter un projet de loi satisfaisant d’ici la fin de l’année, le NPD mettrait fin à l’accord et ferait de l’assurance-médicaments une question de scrutin.Mais en serait-elle une? La plupart des Canadiens ne sont pas d’accord avec l’orientation du NPD et préféreraient que le gouvernement aide la petite minorité de Canadiens qui n’ont pas d’assurance ou qui n’ont pas les moyens de se procurer une ordonnance, plutôt que de mettre sur pied un programme universel qui offrirait des médicaments gratuits aux riches.Alors que les libéraux tentent de se serrer la ceinture, ils laissent entendre que le coût d'un régime d'assurance-médicaments à payeur unique pourrait également être trop élevé pour eux, surtout maintenant que le directeur parlementaire du budget a fixé le coût du programme à 11 milliards de dollars sa première année.Les résolutions du congrès ne sont jamais contraignantes, mais si Singh ne s’en tient pas à celle-ci, sa baisse de soutien auprès des membres du parti pourrait s’effondrer – et il le sait. Les libéraux aussi, ce qui les met dans une position délicate.Aider Singh à sauver la face aiderait également les libéraux à sauver leur accord, mais donner trop d’argent éloignerait davantage les électeurs centristes en colère contre les dépenses excessives du gouvernement. Cela renforcerait également l’impression que les libéraux achètent le pouvoir avec l’argent des contribuables et que le NPD les aide à le faire – à une époque où les Canadiens n’en ont même pas suffisamment pour eux.Lire la version originale anglaise de ce texte sur le site du National Post

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