Le procès entourant le Convoi de la liberté n’aidera pas à améliorer la cote d’amour de Trudeau

Bonjour septembre. La fête du Travail est terminée, les enfants sont de retour à l’école, les parents sont de retour au boulot, alors que la douce indolence de l’été se fond dans la froide réalité de l’automne. Nos politiciens fédéraux sont également de retour en selle, même s'ils bénéficient d'une pause très longue: le Parlement revient dans deux semaines. Mais entre-temps, quelques événements se déroulent qui retiendront l’attention d’Ottawa.Le premier est le procès des organisateurs du Convoi de la liberté, Tamara Lich et Chris Barber. Les deux sont co-accusés de méfaits, d'entrave à la police, de conseil à d'autres de commettre des méfaits et d'intimidation lors des manifestations antigouvernementales qui ont paralysé la capitale nationale pendant trois semaines en février 2022. Le procès devrait durer au moins 16 jours et comprendra des preuves, notamment des centaines de publications sur les réseaux sociaux de Lich, Barber et d'autres, ainsi que des vidéos diffusées en direct tout au long de la manifestation.Les avocats de Lich et Barber font de leur mieux pour dépolitiser le procès. «Nous ne nous attendons pas à ce que ce soit le procès du Convoi de la liberté», ont-ils déclaré dans un communiqué commun. «La question centrale sera de savoir si les actions de deux des organisateurs d’une manifestation pacifique justifient des sanctions criminelles.»Bonne chance! Les libéraux aimeraient beaucoup que ce soit le procès du Convoi, pour rappeler à la population canadienne le soutien de l’opposition conservatrice. Attendez-vous à ce que les libéraux publient des posts sur les réseaux sociaux montrant le chef conservateur Pierre Poilievre distribuant du café aux camionneurs tandis que les klaxons retentissent en arrière-plan et qu'un drapeau pro-Trump flotte dans la brise.C’est que les sondages réalisés à l’époque montraient que les deux tiers des Canadiens voulaient qu’on mette fin à la manifestation, et six mois plus tard, 70 pour cent avaient toujours une «opinion négative» des politiciens qui soutenaient le Convoi. Alors que leurs résultats dans les sondages sont au plus bas aujourd’hui, les libéraux tenteront de confondre leurs adversaires avec des éléments peu recommandables – et avec les grondements d’extrême droite qui s’amplifient au sud de la frontière, ils estiment que la carte de la peur est une bonne carte à jouer.Mais les libéraux devraient faire attention: les choses pourraient être différentes maintenant. Après trois années épuisantes de pandémie, il semble que les gens ne soient guère enclins à se souvenir de quoi que ce soit à propos de la COVID, et de nombreux Canadiens pourraient tout simplement s’en désintéresser. Il y a aussi beaucoup plus de colère que d’amour envers le gouvernement fédéral ces jours-ci: ce n’est plus le gentil gouvernement qui distribue les paiements du CERB, mais l’administration qui ne peut rien faire de bien, en matière de logement, de coût de la vie et d’ingérence étrangère.Le deuxième événement marquant est le congrès du Parti conservateur, qui débute jeudi à Québec. Il s’agit d’un congrès politique, le premier que le parti organise sous sa nouvelle direction. Le dernier, organisé alors qu’Erin O’Toole était leader, a fait la une des journaux lorsque les délégués ont rejeté une résolution contenant les mots «les changements climatiques sont réels» par une marge de 56 à 44 pour cent.«Cette résolution était une distraction», a déploré plus tard O'Toole. «Ces petites histoires qui ressortent du congrès n’ont pas vraiment d’importance si nous présentons aux Canadiens une plateforme réfléchie et complète.»Plutôt vrai. Cette fois-ci, le parti ne prend donc aucun risque en matière de contrôle des messages. Les résolutions seront d'abord débattues lors de séances plus restreintes, interdites à la presse. Certains médias se sont vu carrément refuser l’accréditation. Les observateurs libéraux se sont vu refuser l'accès, bien que leur parti l'ait accordé aux conservateurs pour leur congrès (les conservateurs ont refusé d'y assister). Il n’y aura pas non plus de foire commerciale, où des groupes non affiliés présentent traditionnellement leurs produits et leurs causes, dont certaines se situent inévitablement en dehors du courant dominant.Alors que les conservateurs sont si bien placés dans les sondages, les dirigeants du parti ne veulent pas que des éléments controversés fassent dérailler leur avance. Et c’est leur convention, pas un événement public. Mais trop de mise en scène risque aussi de permettre aux opposants politiques de dire: «Voyez! Les conservateurs ont des intentions cachées! Ils détestent les médias tout comme Trump!», et ainsi de suite.Alors, sur ce point, les conservateurs se méfient. Les vidéos sélectionnées ont fière allure sur les réseaux sociaux, mais tout le monde ne passe pas ses journées sur Twitter et TikTok. Vous ne voulez pas compter sur la propagande pour gagner en popularité: regardez où cela mène le premier ministre. Tous les selfies du monde ne vous aideront pas lorsque le poney ne brille plus.Lire la version originale anglaise de ce texte sur le site du National Post

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