Les politiques d’immigration agressives et aveugles des libéraux nuisent à l’économie

Les politiques d’immigration du Canada nuisent à l’économie. C’est la conclusion des meilleurs économistes des grandes banques du Canada, qui ont lancé un sérieux avertissement au gouvernement fédéral. En admettant 455 000 nouveaux résidents permanents et plus de 800 000 résidents non permanents l’année dernière, le Canada est au bord d’une récession, ou pire. «Je vais le dire sans détour: nous sommes tombés dans le piège démographique», a déclaré Stéfane Marion, économiste en chef à la Banque Nationale du Canada. Une augmentation du niveau de vie n’est plus possible parce que «vous n’avez pas suffisamment d’épargne pour stabiliser votre ratio capital/travail».

Nous avons également appris que le gouvernement avait été averti il y a deux ans par ses propres responsables qu’une forte immigration provoquerait une pénurie de logements – et qu’il a ignoré ces avertissements. Interrogé à ce sujet, le ministre du Logement, Sean Fraser, a répondu: «Je ne pense pas que quiconque ait besoin d’une étude bien élaborée pour comprendre que le fait d’avoir plus de personnes sur le marché du logement a un impact sur le marché du logement, mais après avoir élaboré le plan d’immigration du Canada au cours des dernières années, je peux vous dire qu’il existe un nombre important de facteurs qui entrent en ligne de compte.»

OK alors, quels sont ces facteurs? Pourquoi le gouvernement a-t-il décidé que les niveaux d’immigration devaient augmenter à ce rythme? Pourquoi continue-t-il à permettre à des centaines de milliers d’étudiants étrangers de travailler un nombre d’heures illimité? Pourquoi a-t-il admis autant de personnes dans le pays en si peu de temps?

La réponse classique est que nous devons augmenter l’offre de main-d’œuvre. Les entreprises manquent de travailleurs. Les Canadiens n’ont pas assez d’enfants pour les remplacer. C’est l’argument de l’Initiative du Siècle, du monde des affaires et des défenseurs de l’immigration.

Mais attirer simplement des immigrants adultes et des travailleurs temporaires ne signifie pas augmenter la fécondité de la population existante. Ces travailleurs ont des besoins très différents de ceux des enfants. Ils ne vivront pas sous le toit de leurs parents: ils ont besoin de leur propre résidence. Ils ne seront pas voyagés par leurs parents: ils ont besoin d’un moyen de transport indépendant. Ils achèteront des quantités de nourriture, de vêtements et d’autres produits de première nécessité dont une personne adulte a besoin. En bref, ils seront en concurrence avec d’autres adultes pour répondre à leurs besoins fondamentaux, et cette demande accrue signifie deux choses: l’inflation des prix et la rareté des ressources. C’est exactement ce que vit actuellement le Canada.

Le ministre Fraser a raison. Vous n’avez pas besoin d’une étude bien élaborée pour comprendre cela. C’est le simple gros bon sens. Encore une fois, pourquoi le gouvernement a-t-il agi comme il l’a fait – surtout après avoir été averti de ne pas le faire par ses propres bureaucrates?

La cynique en moi ne voit qu’une seule raison: les votes. Les immigrants ont tendance à s’installer dans les villes. Les citadins ont tendance à voter pour les partis «progressistes». Au Canada, depuis les années 1960, cela s’est traduit par un soutien accru aux libéraux. Selon une étude effectuée à l’Université Western, un changement d’une unité dans le «score d’urbanité» d’une circonscription produit une augmentation de huit points de pourcentage dans le nombre de votes récoltés par le Parti libéral dans cette circonscription. Il n’est donc pas surprenant que lors des élections de 2021, les libéraux aient remporté 109 des 150 circonscriptions les plus urbaines, tandis que les conservateurs n’en ont remporté que 23.

Les immigrants sont également reconnaissants envers le parti qui les a accueillis. Le premier ministre Justin Trudeau l’a appris de son père. Pierre Elliott Trudeau s’est attribué le mérite de la citoyenneté de millions de Canadiens, même si beaucoup étaient venus au Canada sous les gouvernements précédents. Pourquoi? Parce qu’ils ont prêté serment sous sa direction. Et lorsqu’il s’agissait d’élections, les communautés immigrées de l’époque – Italiens, Grecs, Haïtiens, Vietnamiens – avaient tendance à voter libéral.

Les implications de la reproduction de cette politique par Trudeau Jr. sont désastreuses. Des études montrent qu’elles amènent les Canadiens à s’opposer à l’immigration: même 62 pour cent des immigrants actuels pensent que nous laissons entrer trop de monde. Selon l’étude de la banque, elles appauvrissent les Canadiens, qu’ils soient actuels ou nouveaux. Et elles contribuent également à alimenter le séparatisme québécois, alors que les francophones regardent avec inquiétude l’augmentation des populations immigrantes dans le reste du Canada. D’ici la fin du siècle, le Québec risque de devenir un petit acteur de la Confédération, avec seulement 15 pour cent de sa population.

Cela ne peut pas continuer. Au lieu d’inonder le pays de nouveaux arrivants, le gouvernement doit stimuler la productivité intérieure. C’est une solution plus difficile – et qui ne leur donnera pas plus de votes. Mais de toute façon, si les Canadiens ne peuvent plus se permettre une vie décente, les libéraux risquent de ne pas obtenir leurs votes non plus.

Lire la version originale anglaise de ce texte sur le site du National Post

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