L’inaction des libéraux permet à la Chine de coloniser le Canada

Quand le premier ministre Justin Trudeau lancera-t-il une enquête publique sur l’ingérence chinoise dans les élections canadiennes? Réponse: jamais, s’il n’en tient qu’à lui. Il n’y a aucun avantage à faire l’exercice. C’est comme effectuer un traitement de canal pour une dent pourrie ou réparer un système d’égout qui fuit: beaucoup de douleur, de perturbations et de dépenses sans amélioration visible. Rares sont ceux qui voient ce qui se cache sous la surface, et la plupart n’apprécieront même pas le résultat une fois le problème réparé.Mais laissée à elle-même, la pourriture mine lentement toute la structure. Dans le cas du Canada, cette structure est la souveraineté, la capacité de prendre des décisions dans le meilleur intérêt de nos citoyens, librement et sans ingérence de gouvernements étrangers. Vous ne réalisez pas à quel point la souveraineté est précieuse jusqu’à ce que vous la perdiez, et à ce moment-là, il peut être trop tard pour la récupérer.Interrogez aujourd’hui les Canadiens sur la souveraineté et il est peu probable qu’ils répondront qu’il s’agit d’une grande priorité. Le logement, les prix des denrées alimentaires, la santé et la sécurité publique sont en tête de liste. Les gens fuient les feux de forêt et luttent contre la toxicomanie. Il y a tellement de préoccupations qui retiennent notre attention que la «souveraineté» n’a pas vraiment d’importance.Mais elle devrait en avoir, car l’érosion de notre souveraineté par les puissances étrangères, notamment le gouvernement communiste chinois, contribue à bon nombre de ces problèmes. Concernant le logement: le blanchiment d’argent chinois a gonflé la valeur des propriétés canadiennes pendant des décennies et a contribué à rendre l’accession à la propriété hors de portée des acheteurs d’aujourd’hui. À propos de la toxicomanie: la Chine est le principal pays d'où origine le fentanyl présent au Canada, ouvrant la voie à des milliers de décès par surdose. Sur l’économie: la Chine a ciblé une multitude d’industries canadiennes, du homard au lithium, dans le but de les contrôler.Quant à votre portefeuille, vous vous souvenez de Nortel? L’entreprise d’Ottawa était un leader mondial du secteur technologique dans les années 1990, ses actions faisant partie du portefeuille de retraite de millions de Canadiens. Ils ont perdu leur chemise dans un scandale qui a pointé du doigt les dirigeants de Nortel, mais les preuves ont révélé que le piratage informatique parrainé par l’État chinois était en réalité à blâmer, au profit de nul autre que… Huawei.Alors oui, la souveraineté est une question très importante.Pas pour tout le monde, bien sûr. L’ingérence étrangère a profité à des générations de politiciens, d’entreprises et de particuliers canadiens. Les élites canadiennes ont profité de l’intérêt de la Chine pour notre pays, que ce soit en remportant des sièges, en gagnant de l’argent ou simplement en profitant de beaucoup de faveurs.Mais nos élites devraient y réfléchir à deux fois avant de continuer sur cette voie. Ce n’est pas seulement que les mêmes personnes qui vous aiment aujourd’hui peuvent vous détester demain (il suffit de demander à Jack Ma, Peng Shuai ou à toute autre personnalité qui s’oppose au régime chinois). Ici et partout dans le monde, le fossé entre les élites et les masses se creuse. Les politiciens anti-élites exploitent cette situation pour prendre le pouvoir. Et lorsqu’ils le feront, ils pourraient adopter une multitude de politiques que vous n’aimerez pas ou qui favoriseront leurs amis, pas les vôtres.L’ultime ironie ici est que le Canada a toujours été mêlé à la lutte pour la souveraineté. Nous sommes devenus une nation sous la domination de la Couronne britannique, dont nous ne sommes toujours pas divorcés. La quête de souveraineté du Québec a dominé la politique nationale pendant cinquante ans et le Bloc Québécois et le Parti Québécois sont toujours parmi nous. Au même moment, les nationalistes canadiens, de George Grant à Maude Barlow, dénonçaient la domination culturelle et économique américaine, notamment lors du débat sur le libre-échange des années 1980. Aujourd’hui, les militants autochtones appellent à la «décolonisation» dans tous les domaines, de l’éducation à l’emploi, remettant en question l’histoire même du Canada et le traitement réservé aux premiers peuples.En d’autres termes, toute l’histoire du Canada a été une longue lutte à plusieurs niveaux pour la souveraineté. Alors pourquoi nous laisserions-nous coloniser à nouveau, surtout par un État autoritaire qui réprime impitoyablement ses citoyens et menace les États qui contestent son hégémonie?À moins de connaître l’étendue de l’ingérence étrangère chinoise au Canada, nous ne pouvons pas la combattre. Cela continuera à éroder le contrôle sur notre économie, notre démocratie et notre sécurité. La souveraineté n’est pas une question subsidiaire. Elle sous-tend tous les autres, et notre pays lui-même. Si le gouvernement refuse de lancer une enquête publique, il est temps de le remplacer par un autre qui le fera.Lire la version originale anglaise de ce texte sur le site du National Post

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